Better Cotton Initiative : du coton moins pire
Le BCI est une forme de certification hybride née en 2009, qui couvre le volet agricole de la production (soit l'environnement naturel) autant que les conditions de travail (volet humain). Mais le BCI autorise l'utilisation du coton Bt transgénique, qui secrète lui-même un forme de pesticide.
En marge des normes de certifications biologiques et équitables bien plus rigoureuse, un programme des Nations-Unies en Afrique de l'Ouest affiche des objectifs et des résultats fort similaires, voire meilleure à ceux du BCI, mais sans tapage médiatique souvent erroné dans le cas du BCI.
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En 2018, tous les vêtements d'Adidas utiliseront du coton certifié « Better Cotton Initiative », a annoncé récemment le fabricant allemand.
Pour justifier la création de la BCI, l'organisme et Adidas expliquent que ce nouveau label est plus complet que la certification biologique, en matière de réduction de la consommation d'eau notamment. Pourtant, certains organismes de certification biologique réglementent déjà une consommation efficace de l’eau ainsi que la protection de la qualité de l'eau
Selon H&M, le détaillant suédois et membre fondateur de la BCI au même titre qu'Adidas, la BCI n'est autre qu'un effort pour un effort pour améliorer le coton conventionnel. H&M reconnait toutefois que le coton BCI ne remplacera pas le coton biologique ou le coton équitable. À ce titre, H&M utilise du coton biologique et du coton d’exploitation en reconversion au biologique (soit une exploitation en attente de son statut biologique, un processus qui peut prendre environ trois ans.)
UN COTON « MOINS PIRE »
Le label BCI est donc loin d'être du coton biologique ni du coton équitable. Ce coton est donc loin d'être « écolo et équitable », comme certains articles de presse ont pu le faire croire,
Au final, le BCI ne produira que du coton « moins pire » plutôt que du « meilleur coton », comme son nom l'indique.
La label BCI, quoique un pas en avant pour réduire les répercussions écologiques et humaines de la production du coton, ne sera guère plus qu'un plus petit dénominateur commun. À ce titre, le coton équitable fixe un prix minimum adapté au cout de la vie locale, ce que ne fait pas le label BCI.
L'objectif est donc de rendre les 98 % du marché du coton moins nocif pour l’environnement et pour les producteurs. Pour y arriver, le BCI donne de la formation aux agriculteurs mais aucune subvention pour les aider à changer leurs pratiques agricoles.
Le Better Coton Initiative (autrement l'initiative meilleur coton) possède son siège en Suisse. Elle a vu le jour en 2009 après une gestion depuis 2005. (Il n'existe pas encore de version française officielle de BCI, mais des consultations communautaires se déroulent en Afrique de l’Ouest.)
LA FAO EN AFRIQUE DE L'OUEST
Un programme de la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a permis de réduire la consommation de pesticides et augmenter le rendement du coton.
Le Programme de gestion intégrée de la production et des déprédateurs en Afrique de l'Ouest propose notamment de la formation et de l'aie financière à 100 000 agriculteurs au Bénin, Burkina Faso, Mali and Sénégal.
Une étude au Mali a rapporté une baisse de 94 % de la consommation de pesticides combinée à une hausse de 400 % du rendement du coton.
Au Burkina Faso ce programme permis d'enregistrer des rendements de 14 à 70 & supérieurs. La tendance est similaire au Sénégal au bout de un ou deux ans, qui ont même davantage recours aux engrais naturels.
À termes, l'objectif est de former 500 000 agriculteurs au cours des cinq prochaines années pour un budget de 30 à 40 millions de dollars, annonce la FAO.
EFFET D'ANNONCE?
Au final, ce nouveau label « Better Cotton Initiative » est certes un pas dans la bonne direction, au vu des importantes conséquences négatives de la production du coton dans le monde entier (consommation d'eau et de pesticides).
Par contre, il ne faudrait que que ce BCI soit l'arbre qui cache la forêt. Autrement dit, ce soit disant meilleur coton est loin d'être idéal. Il ne faudrait pas que les industriels de l'habillement se cache derrière ce label faussement optimiste et ne vienne berner les consommateurs... et les médias d'information.
27 avril 2011
Renseignements
Ce nouveau label veut améliorer la culture du coton conventionnel, avec des plants transgéniques.
Visionner la vidéo ci-dessous.
Le Better Cotton Initiative a été créé en 2009 à l'initiative d'industriels et d'organismes écologistes. (Une récolte de coton BCI au Mali.)
Photo : BCI
La BCI en bref
La Better Cotton Initiation a été crée en 2009 par des industriels et des organismes écologistes pour améliorer les conditions de production du coton, notamment la consommation d'eau et de pesticides ainsi que les conditions de travail des agriculteurs.
La première récolte de coton BCI s’est déroulée en 2010 au Mali, en Inde et au Pakistan. En 2011, le Brésil produira également du coton BCI.
Les chiffres de 35 000 tonnes de coton BCI produits en 2010 ne sont pas officiellement confirmés. À terme, l'objectif est de produire 300 000 tonnes de coton BCI en 2012 et 1 million tonnes en 2015.
La production mondiale de
de coton est 25 millions de tonnes, dont 98 % est du coton conventionnel.
Le coton biologique ne représente que 1 % de la production mondiale, avec 240 000 tonnes.
Le budget du secrétariat en Suisse s'élevait en 2010 à 1,7 million $ Can (1,2 M €). L'organisme a réalisé des investissements sur le terrain s'élevant à 2,1 M $ Can (1,5 M €).
Le financement provient des cotisations des membres et de dons. À terme l'organisme sera auto-financé par les cotisations de ses membres.
Les membres fondateurs du BCI
La première récolte de coton BCI au Pakistan, en 2010
(Source: WWF Pakistan)
✦Organic Exchange (aujourd’hui Textile Exchange) ONG pour le développement du marché du coton biologique et autres textiles durables)
✦Oxfam (ONG en développement international)
✦PAN UK (Pesticide Action Network UK)
✦WWF (Fonds mondial pour la nature)
Que préconise le BCI?
Volet écologique
•Réduction de la consommation de pesticides, tout en autorisant l'utilisation de ces produits mais l'utilisation de pesticides est autorisée.
•Gestion intégrée des parasites pour remplacer les pesticides, dont pièges à phéromones.
•Réduction de la consommation d’eau.
•Pratiques agricoles pour protéger la qualité du sol.
Volet humain
•Réglementation concernant les conditions de travai.
•Formation des agriculteur aux pratiques agricoles BCI
•Réduction de l'exposition aux pesticides.
•Aucun plancher pour les salaires.