Éloignement physique : VIH, choléra, CoVid

3 avril 2020 - Éditorial

À chaque virus, ses mesures de prévention à respecter pour endiguer l'épidémie.

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Au centre-ville de Toronto, des jeunes dans un parc public ne respectent pas les mesures d'éloignement physique.

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Photos: Charles-Antoine Rouyer

Je ne sais pas si, pour vous aussi, la colère et l’indignation commencent à monter. Car encore trop de Torontois ne respectent pas les mesures d’éloignement physique pour endiguer la propagation du virus CoViD-19.

Pour le VIH/sida, les gens n’ont pas de rapports sexuels non protégés. Pour le choléra, les gens ne boivent pas d’eau contaminée. Pour le Covid-2019 il faut rester éloignés. Un point c’est tout.

Les autorités vont certainement imposer des mesures d’éloignement et de confinement plus sévères (comme au Québec, voir en France ou en Grèce), en l’absence de tests de dépistage en quantité suffisante pour toute la population.

À Toronto, les mesures actuelles ont été prolongées de 12 semaines supplémentaires, soit jusqu’à la fin juin. Les installations dans les parcs, dont les jeux pour enfants, sont condamnées. Et les amendes pour infractions à l'éloignement physique ont été relevées.

Espérons que les mesures aient l'effet escompté.

Car pour l'heure, j’ai vu la semaine dernière, dans le parc de mon quartier, une mère laisser sa fille de 4 ou 5 ans passer sous le ruban plastique
jaune interdisant l’accès aux terrains de jeu. «Un enfant a besoin de bouger», a plaidé la mère lorsque je l'ai avisé de la fermeture par la Ville, alors que la petite avait sa bicyclette juste à côté...

Le même jour, j’ai vu plusieurs jeunes filles assises collées serrées sur le grand cercle métallique d’une fontaine publique fermée. «Nous sommes des colocs», l’une d’elles a répondu très cavalièrement, lorsque je leur ai (poliment) rappelé les mesures d’éloignement physique et que des comportements comme le leur allaient entraîner la fermeture complète de ce parc. (« Colocs » certes, mais il faudrait au moins donner l'exemple?)

Ce mercredi 1er avril, j’ai vu quatre jeunes, hommes et femmes, jongler avec un petit ballon en plastique, se passant et repassant l’objet, qui rebondissait sur leur torse, leurs épaules, à proximité de leur visage.

Et si c’était le VIH, le virus du sida, qui se transmet par contact direct avec le sang et le sperme, les gens auraient-ils ainsi des rapports sexuels non protégés (voir même, en public)? Des colocataires feraient-elles des «partouzes» à quatre sans précautions ?

Et si c’était le choléra, une bactérie en fait, qui se transmet par l’eau, une mère de famille donnerait-elle un verre d’eau possiblement contaminée à sa fille?

Le nouveau coronavirus SRAS-Covid-2 (coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère) responsable de la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) se transmet par le contact physique rapproché (par inhalation de gouttelettes respiratoires projetées par la toux ou les éternuements, ou par contact si ces gouttelettes se retrouvent sur des objets ou surfaces et une autre personne touche ces objets ou surfaces puis se touche les yeux, le nez ou la bouche).

Et malheureusement pour le Covid-2019, il n’y a pas de préservatif (ou « condom ») et les masques sur le visage ne sont pas infaillibles.

Alors plus vite nous appliquerons tous et toutes ces mesures d’éloignement physique, plus vite la courbe de l’épidémie du CoViD-2019 fléchira.


Chaque personne qui ne respecte pas ces mesures est un trou dans la digue ou le brise-vagues que nous tentons de construire pour réduire le tsunami de santé publique qui s’approche et réduit à néant tous les efforts de la majorité des citoyens.

Alors quelle partie du mot «non» cette minorité ne comprend-elle pas…? Non, il ne faut pas être proches physiquement.

 

Deux jeunes hommes qui s'entraînent à la boxe dans un parc public de Toronto au cours de l'urgence de santé publique du CoVid-19.