Croisières sur le Saint-Laurent
Découvrir le seigneur bleu de notre bout de continent, de Montréal à Charlevoix
Aller voir les baleines depuis la ville de Québec ? C’est possible depuis cet été avec une nouvelle croisière d’une journée Québec-Charlevoix. À l’arrivée, le navire croise au large de Tadoussac pour observer les baleines. Et en prime : une nuit au Manoir Richelieu, avec buffets compris le soir et le lendemain matin, pour un forfait des Croisières AML qui vise à renouer avec la tradition des « bateaux blancs ». Cette nouveauté prolonge la classique croisière Montréal-Québec, la veille, permettant un forfait complet Montréal-Québec-Charlevoix de deux jours.
Lors de la croisière Québec-Charlevoix, l’observation des baleines et la nuit au Manoir sont la cerise sur le gâteau, car la navigation depuis la Vieille Capitale vaut à elle seule le coup, tant les paysages du bas du fleuve sont aussi superbes que variés.
Cette (ou ces deux) croisières permettent ainsi de découvrir ce fleuve majestueux (trop souvent ignoré depuis l’autoroute, voire maudit dans les embouteillages pour passer les ponts urbains) : le Saint-Laurent, porte du continent pour les découvreurs de la Nouvelle-France et voie maritime nourricière, épine dorsale de tout un pays avant la voie ferrée.
Le voyageur descend ainsi le fleuve avec le courant et remonte aux sources de l’histoire du pays, en parcourant en sens inverse le trajet qu’empruntèrent les premiers explorateurs arrivés de l’Atlantique : les Cartier, Champlain et bien d’autres ensuite.
Au départ de Québec
Une fois l’Isle-aux-Grues laissée à bâbord, la montagne des pentes de ski du Massif culmine à Petite-Rivière-Saint-François. Puis, au large de Baie-Saint-Paul, le passage entre l’Isle-aux-Coudres et Saint-Joseph-de-la-Rive interrompt la perspective sur le golfe. Le ballet des deux adorables petits traversiers qui relient la tendre île à la terre ferme, occupe alors l’œil un temps.
Une fois le Cap-aux-Oies franchi, le Manoir Richelieu est annoncé. Vers midi, le « gardien du fleuve » est là, haut perché, coiffé de ses petites mansardes de cuivre verdi. Les passagers posent. Les appareils photos crépitent. La croisière passe. Quelques bélugas remontent à contre-courant.
À l’approche de Tadoussac, la fébrilité monte quand un zodiac jaune approche à vive allure, contourne le Cavalier Maxim et vient ensuite le longer de très près. Rien à voir ici avec une intervention de Greenpeace contre les harpons de baleiniers. Au contraire : une guide naturaliste d’AML saute depuis sa petite embarcation gonflable dans le gros navire blanc, pour commenter au micro l’observation des baleines, pendant près d’une heure trente.
Baleines au large de Tadoussac
Ensuite, une rapide incursion dans le fjord du Saguenay permet d’admirer la cascade du Caribou, de très près pour certains, le calme, la profondeur des eaux du fjord et la dextérité du capitaine permettant d’approcher la poupe du navire à quelques centimètres de la paroi rocheuse.
Une fois à terre, un transfert par autobus de moins d’une heure ramène les passagers vers La Malbaie, au Fairmont Manoir Richelieu (construit jadis pour accueillir les passagers des dits bateaux blancs), pour une nuit digne des croisières d’antan.
Au cœur d’un domaine boisé, dominant le fleuve sur un petit piton rocheux, l’hôtel est un véritable petit centre de villégiature : piscine extérieure de 20 mètres traitée au sel; sentiers de randonnées, dont certains descendent au pied de la falaise vers une plage de galets et d’autres grimpent au sommet, pour une vue imprenable sur l’eau depuis la terrasse du vieux club house du golf; le soir un télescope numérique y permet même d’admirer les étoiles sans pollution lumineuse.
Sans oublier les intérieurs cossus de l’hôtel, qui rappellent le faste d’antan. Au matin, la terrasse permettra de déjeuner en admirant le seigneur bleu de ce bout de continent : le Saint-Laurent, un ami presque intime à présent.
De Montréal à Québec
Enfin et surtout, l’arrivée à Québec : les deux piles blanches du pont suspendu Pierre Laporte apparaissent à l’horizon, telles deux crayons blancs dressé sur la grande feuille bleue de l’eau et du ciel, encadrant le fleuve qui se resserre; puis le passage sous le pont moderne, suivi du vieux pont métallique et ses trois tronçons, deux losanges encadrant un arrondi au centre ; l’approche du cap Diamant, avec la tour en bois des Cageux, de la Promenade Champlain qui s’étire sur la berge Nord, en arrière les falaises verdoyantes où se détachent la terrasse circulaire de l’Hôtel Loews, la tête carrée de l’immeuble de la Capitale et les petites tourelles vertes coiffant la brique orangée du Château Frontenac ; au-delà, le fleuve qui s’élargit rappelle la position stratégique de Québec, verrou de la Nouvelle-France, précisément « là où le fleuve se rétrécit » (soit la signification de « Kébéc » en Algonkin).
Au final, l’accostage à Québec, entre le ballet des deux traversiers de Lévis, sous l’œil de l’élégant Château Frontenac, dont la silhouette élancée semble veiller sur la Vieille ville, rassurante. « C’est là qu’on va dormir », se réjouit alors un voyageur en levant les yeux vers le Château.
Un autre attrait de la croisière : la possibilité de suivre la progression par GPS du bateau sur le fleuve, grâce à la projection sur un grand écran de télévision. L’étroitesse du fameux chenal de la voie navigable du Saint Laurent saute alors aux yeux, entre bouées rouge et verte. À ce titre, l’une des animations les plus intéressantes de la croisière sera l’atelier de lecture de cartes maritimes par l’un des officiers du navire, descendu de la timonerie. Il finira par répondre aux questions des passagers pendant près d’une heure. À noter aussi, le guide à bord en costume d’époque, qui apporte quelques éléments historiques au fil de la croisière, sur les différents centres d’intérêt sur les deux berges de la rivière.
Charles-Antoine Rouyer était l’invité des Croisières AML (www.croisieresaml.com), de Tourisme Québec (www.bonjourquebec.com) et de Porter Airlines (vols vers Montréal et Québec, www.flyporter.com).
Une bouée de la voie navigable du Saint-Laurent.
14 août 2010
Diaporama: Québec-Charlevoix
Renseignements
• Croisières AML ou 866-856-6668
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• Où dormir à Montréal avant d’embarquer : à deux pas des quais, le nouvel hôtel boutique, Le petit hôtel.
De passage à Québec, ne pas manquer :
• en soirée le spectacle de rue gratuit du Cirque du soleil « Les chemins invisibles »;
• le « Moulin à images », la monumentale projection architecturale en extérieur de Robert Lepage (le jeudi soir Croisières AML propose un souper-croisière qui se termine au Bassin Louise, avec la diffusion du son du Moulin à images dans les haut-parleurs du navire);
• une escapade à la Promenade Champlain, un parc linéaire contemporain le long du Saint-Laurent, au pied du Pont de Québec, cadeau de la Province lors du 400e.
Les différents forfaits
• Québec-Charlevoix: tous les jeudis jusqu’au 22 sept. et le 11 oct. (349 $ avec retour en autobus à Québec).
• Montréal-Charlevoix: départ le mercredi avec nuits au Château Frontenac/Manoir Richelieu et retour en autobus à Montréal depuis La Malbaie (599 $); possibilité retour en autobus à Québec (d’où prendre l’avion vers Toronto, vol non inclus dans le forfait).
• Montréal-Québec uniquement avec nuit au Château Frontenac et retour en train à Montréal (299 $).
Diaporama: Montréal-Québec
Diaporama: promenade à Québec
Diaporama: la Promenade Champlain (Québec)
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